Martin, un jeune étudiant danois, prend un job de gardien de nuit dans une morgue pour financer ses études. Pendant ce temps, un serial killer sévit dans la ville...
Nightwatch est un petit thriller danois sorti dans son pays en 1994. Il s'agit de la première réalisation pour le cinéma d'Ole Bornedal. Il gagnera rapidement une excellente réputation et se retrouve actuellement classé dans les 50 films d'horreur les plus populaires de la base de données Internet Movie Database ! Il séduira aussi les producteurs américains qui inviteront Ole Bornedal à en réaliser un remake en anglais, avec Ewan Mc Gregor (Star Wars: La menace fantôme (1999) de George Lucas...) et Patricia Arquette (Lost highway (1997) de David Lynch...) : ce remake sortira en France sous le titre Le veilleur de nuit (1998). Puis, Bornedal retournera travailler pour la télévision danoise.
Nightwatch est donc centré sur les méfaits d'un terrible serial killer scalpeur et nécrophile, ce qui le situe dans la lignée de Le silence des agneaux (1991), gros succès international couvert d'oscars de Jonathan Demme. Dans cette histoire assez astucieuse, le tueur va semer des indices pour faire arrêter Martin à sa place. Celui-ci, étudiant ordinaire, se retrouve donc, malgré lui, de plus en plus impliquer dans cette affaire. On apprécie les bonnes descriptions des personnages, crédibles et attachants, notamment Martin et son ami, qui ont bien du mal à accepter les contraintes de la vie adulte. Le récit policier est lui aussi de très bonnes factures, avec de nombreux indices intelligemment disséminés à travers le film qui permettent au spectateur de s'intéresser à l'évolution de l'enquête.
On remarque que les premières scènes du film sont très réussies : Martin y découvre peu à peu l'ambiance inquiétante d'une morgue silencieuse et déserte au coeur de la nuit. On s'attend à ce que Nightwatch conserve un rythme alerte et une atmosphère angoissante. Malheureusement, cette histoire a un gros problème d'équilibre : la mise en place des personnages (par exemple les défis que se lancent Martin et son ami) et des éléments de l'intrigue prennent beaucoup trop de temps, et on a l'impression que l'histoire ne démarre vraiment qu'au milieu du métrage.De même, la réalisation très classique est parfois efficace (là aussi, les premières nuits de garde de Martin...), et parfois un peu trop molle (le dénouement).
Bref, Nightwatch est dans l'ensemble assez distrayant, mais souffre néanmoins d'une narration trop inégale pour captiver le spectateur sur toute sa durée. Il reste un petit thriller assez sympathique qui pourra plaire aux amateurs du genre.